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Un clochard, meurt d'une overdose. Ses potes rejettent l'idée de ne plus le voir vivre...
Tabl, tambour, c'est le surnom d'un homme qui a tout laissé tomber, optant pour une vie de bohème et de folie, parmi une bande de voyous, de fous, d'anarchistes. Mounir Rasmi, c'était son vrai nom lorsqu'il y a dix ans, il fut un mari et un père idéal et incarnait stabilité et tranquilité.
Le jeu avec la mort commence.. Quoi de plus vivant que la mort.. Cette autre vie est tellement vraie que, bien qu'immobile, Tabl est là, tout au long de cette histoire des bas-fonds, illustrant un présent illogique, hallucinant confronté à un passé chic et idyllique. Le temps présent est utilisé en permanence et la bande ne recule devant rien pour retarder les adieux...
Un film où discipline devient anarchie et chaos, réalité, où des anges déchus, en chair et en os créent leur paradis avec ses lois, ses normes, ses plaisirs, ses désirs. Un film où le Caire devient une ville sans repère...
79' - 1999 Coul. VO stf/ VO sta Egypte 35mm
visa n°99991
Réalisation : Oussama Fawzi.
Scénario : Mustapha Zikra, inspiré librement par une nouvelle de Jorge Amado.
Image : Tarek al-Telmessani.
Montage : Khaled Marei.
Musique : Fathi Salama.
Interprètes :
Mahmoud Hamida, Lebleda, Amr Waked, Sari Al Nagar, Saleh Fahmi, Caroline Khalil, Menha Zeytoun et Safwa, Menha Al Batrawi, Maged Kedwani.
Production : Al-Batrik pour la Production artistique.
Ventes Mondiales : K-films
distribution Québec : K-films Amérique tél 514. 2772613
L'IMAGINAIRE EN QUETE DE PREUVE
VUE FANTAISISTE DE LA MORT
La mort me semble être de la pure imagination. Aucune preuve, aucune définition. Dans sa fantaisie et son sarcasme poussés à l'extrême, " Le Paradis des Anges Déchus " vient mélanger folie et sagesse, et soutenir toute interprétation de ce fait de la vie. Que l'âme n'utilise plus le corps n'est pas une preuve de la mort en soi tant que le temps préserve les souvenirs dans les mémoires des vivants. La mort peut être définie, à mon sens, par le temps, l'oubli ou la mémoire, et non par l'instantané, le physiologique ou l'image qui sont synonymes du langage cinématographique, domaine de mon travail.
Bergson s'est joliment exprimé à travers " le lieu est la souillure du temps ". La vie est la folie de la mort, le vrai, la folie de l'imaginaire.
L'imaginaire de la mort est affaibli par le moindre mouvement, aussi simple soit-il. Par mouvement simple ici, j'entends l'instrument handicapé et indispensable dont je dispose et qui est le cinéma. Beaucoup perçoivent la mort comme phénomène imaginaire et ce sont justement ceux-là qui ignorent - à mon avis - ce que cet imaginaire a de si particulier.
C'est comme si j'admettais que l'imaginaire de la mort n'est pas pour tous les esprits. Le mort s'imagine être en position d'observation.. mais de qui, de quoi ? De sa future éternité, de son silence éternel.. Cet éternel silence qui incarne un trou engloutissant l'observé et l'observateur. La trace d'un million d'années d'attente passent comme un clin d'oeil. Lorsque je cligne de l'oeil devant un passage de mon film, pour une quelconque raison, j'ignore si ce geste est attendu majestueusement par quelqu'un qui y mesure des sens éternels du temps.
Oussama Fawzi - Le 2 juillet 1999
UN PETIT PAS VERS L'AMELIORATION DE CETTE INDUSTRIE NOBLE
Lorsque le réalisateur et l'auteur m'ont donné une copie du scénario, je me suis automatiquement senti impliqué. Pourquoi ? je l'ignore. Probablement pour l'amitié et le respect que j'ai à l'égard de Oussama Fawzi et Moustapha Zekri, depuis notre première collaboration dans leur premier film " Les diables de L"Asphalte ".
Le produire ? Oui. Ma réponse était rapide. Quels rôles m'y ont attiré ? Tous mais spécifiquement celui de'Tabl'. Non ! Tabl n'est pas pour toi. Il est inanimé du début jusqu'à la fin.
Mais comme je l'avais prévu, c'est moi qui ai fini par incarner'Tabl'. Nous avons ensuite annoncé la recherche de nouveaux talents. Parmi le très grand nombre de candidats, nous avons choisi le trio Sari, Amr et Salah qui se sont par la suite avérés à la hauteur de nos espoirs et ce fut une immense joie, intensément vécue.
Ma première expérience dans la production était confrontée à d'énormes difficultés tout au long des étapes. Nous étions menacés d'arrêter à tout moment. Mais nous avons tous fait preuve d'une grande patience, contents de jouer le jeu jusqu'au bout, soutenus par notre amour et notre foi dans l'oeuvre.
Regarder un film est chose facile. Le faire, en est une autre.
Le Paradis des Anges Déchus est la première production égyptienne quant à la technicité du son suivant les critères internationaux.
Je ne puis prétendre avoir accompli une victoire dans l'industrie du cinéma mais il est certain que nous avons franchi un pas vers une amélioration en image et en son, de cette noble industrie.
Mahmoud Hamida
PRINCIPALEMENT A PROPOS DE LA DERNIERE SCENE
CE FILM SERA UNE NOUVELLE ECOLE
Trois pages de dialogue en une seule prise de vue. Un " One Shot ".
La camera est à l'intérieur de la voiture et la prise est assurée de trois coins différents. Je devais rire puis pleurer amèrement, d'où la difficulté de la dernière partie du film.
Mais ce qui m'a le plus étonné c'était qu'en prenant Mahmoud Hamida dans mes bras, je ne sentais pas sa respiration. Tabl m'a fait pitié tellement la prise était longue.
Le film est une nouvelle approche. L'auteur n'a pas plus de trente ans. Ce sera sans doute un exemple suivi par plusieurs autres.
La mort est comme la vieillesse. incontournable, à la seule différence, c'est qu'on ignore la suite de cet arrêt de la vie. Dans le film, on le voit et ceci a amusé et fait rire les spectateurs du festival de Cannes.
Lebleba
L'OBJECTIF ETAIT D'OUBLIER L'ENTRAINEMENT ET DE VIVRE LES ROLES
La difficulté de travailler avec les trois nouveaux jeunes acteurs, Sari, Amr et Salah, était qu'ils devaient incarner des rôles des bas-fonds alors que dans la vie, ils appartiennent à une souche sociale aisée..
Etudiants à l'Université américaine, l'un d'eux avait du mal à acquérir le dialecte de la rue. Et ici, le défi était de mettre en valeur leur capacité de descendre et de fondre dans leurs rôles.
La phonétique était le premier pas. Il fallait qu'ils apprennent à sortir le canif de leur poche en quelques secondes et de le pointer sur leur copain d'en face.
Finalement, ils ont convaincu le spectateur de leur appartenance aux bas-fonds.
L'acteur, le vrai, à travers son imagination, peut vivre la situation Il peut vivre la peur, le rire, les pleurs.
Mohammad Abdel Hadi
JE REFLECHIS SOUVENT A LA MORT
LE SCENARIO A ETE TERMINE EN SIX SEMAINES
JE CONNAIS CES GENS-LA
Construire un film de A à Z est nettement plus dur que d'en trouver l'idée. Le scénario du Paradis des Anges Déchus, a été terminé en six semaines alors que sa construction nous a pris, à Oussama Fawzi et moi-même un an et demi. A l'origine, l'histoire utilisait la vie dans son sens figuré, latino-américain, tel la danse en Espagne. Il nous a été très difficile de l'adapter à l'Egypte. J'étais poussé à trouver des détails comme la dent de Tabl que tous prenaient pour de l'or alors qu'elle n'était que plaquée.
Oui, je pense à la mort. J'y étais affronté de près. Reste que c'est le sujet le plus noble dans toutes les religions, d'où mon attachement au traitement philosophique du sujet.
Je n'aime pas assister au tournage et je déteste les fins que j'ai du mal à écrire. Oussama Fawzi a parfaitement complété l'image de la fin.
Les gens des bas-fonds ? Je les connais parfaitement. On dit qu'ils sont dépourvus d'ambitions et que leur monde est sombre. Eux, ne le ressentent pas ainsi car ils ne sont pas marginaux. Ils n'existent - tout simplement - pas sur la carte des classes sociales.
Moustapha Zekri
VENEZ DANS UN MONDE DE MAGIE ET D'ETONNEMENT
LES MORDUS DE LA VIE FACE A LA MORT
Les prochaines pages vont vous emporter vers un voyage excitant avec un film qui représente une nouvelle expérience de courage et d'initiative, dont l'objectif est de produire du véritable art, vous transportant dans la magie et l'étonnement.
C'est le monde des anges déchus, des diables, qui habitent leur propre paradis, indifférents à ce qui les entoure, même si la mort en personne, les défie.
Un jeu existentialiste et dangereux où l'amour de la vie et la volonté d'en profiter finissent par l'emporter.
En face, cette petite bourgeoisie occupée et préoccupée par les petits détails insignifiants.
Là, Le Paradis des Anges Déchus réussit à démontrer que l'écart entre richesse et pauvreté est de loin plus grand que celui entre vie et mort !
ANECDOTES
L'Appartement familial
Le réalisateur Oussama Fawzi a demandé d'avoir un appartement de trois pièces alignées. Après de longues et vaines recherches, il a fallu payer 130 mille livres égyptiennes pour effectuer le décor spécifique alors qu'une location n'aurait pas coûté plus de 10 mille livres.
Boutiquier
Il nous fallait filmer un vrai boutiquier. Plus tard, lorsque nous avons eu, à nouveau, besoin de lui, nous apprîmes son malheureux décès. Nous étions alors obligés de continuer avec un autre.
Ancienne
La voiture qu'empruntent les trois jeunes est très ancienne et a coûté 20 mille livres, sous prétexte que les frais de sa réparation ne dépasseraient pas 500 livres Nous en avons eu pour cinq fois plus.
Jeu des Ongles
Un jeu basé sur la séduction. Lorsqu'on bande les yeux d'une fille de joie, elle pourrait toucher'autre chose' que les ongles des joueurs d'en face. Si vous connaissez le jeu, vous comprendrez, sinon, vous savez, maintenant, que c'est tout sauf un jeu innocent !
Hystérie
Lors de l'entraînement des acteurs aux scènes de rires et de pleurs, Amr et Caroline se sont trouvés dans un cycle de fou rire qui a duré une bonne demi-heure !
AVANT, PENDANT ET APRES LE TOURNAGE
REGARDER UN FILM EST CHOSE FACILE... LE FAIRE EN EST UNE AUTRE
1- Le choix des acteurs
La phase du casting des acteurs fut des plus difficiles. Hani Khalifa qui m'a assisté, prenait une scène du film et la faisait interpréter par les candidats. Il nous fallait des visages inspirant méchanceté et bonté à la fois. Les trois jeunes premiers choisis sont des collègues de faculté. Ils avaient des problèmes avec la langue utilisée dans le scénario. Il nous fallait nous assurer de leur capacité de dialoguer ensemble. A notre surprise, une semaine après, ils étaient parfaitement prêts.
La chose à mentionner est la manière dont tous les acteurs, y inclus les stars, se sont conformés aux directives d'adaptation des rôles.
2- Les deux dents d'or de Tabl
J'avais l'intention d'avoir recours à un maquilleur de renommée internationale. Mais Mahmoud Hamida m'a informé de son intention de se faire extraire les deux dents et de les remplacer par une prothèse ! C'était chose faite !
3- Le véhicule de tournage
Nous avons eu en plus besoin d'un véhicule de tournage avec une cabine arrière. Nous avons longuement cherché et le défi était d'en avoir un, ancien et en bon état. Nous nous sommes servis d'un plan dessiné par Ounsi Youssef. Ceci a nécessité le montage de terrasses pour faciliter le mouvement des caméras. Aussi, des systèmes d'éclairage complexes ont été assurés.
4- Le tunnel de la scène finale
Cette scène a été refaite car, initialement prévue pour le milieu du film. Quant au tunnel, nous avons choisi celui d'Ahmed Hamdi, dont la longueur correspondait à celle de la scène.
5- Difficultés
Nous avons travaillé quatre jours avec John, spécialiste de la caméra stable. Ensuite, un photographe égyptien a pris la relève, mais devant l'absence de la télécommande adéquate, ceci n'a pas marché.
Reste la difficulté type de chaque tournage en Egypte. Celui de la rue dû au mouvement perpetuel de la nombreuse population d'où le tournage, en majorité, la nuit. même si la nuit est aussi peuplée que le jour, dans la ville qui ne dort jamais !
Primé à Milan, Alexandrie et Damascus.
Sélectionné au Festival Vues d'Afrique à Montréal.
Prix du jury à la Biennale des Cinémas Arabes à Paris.
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