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Cultures-Vanuatu

Festival Découvertes Tunisie 21 2004

6e édition - création tunisienne et musiques du monde
Festival Découvertes Tunisie 21 2004
Genre : Festival | El Jem

Du jeudi 19 au samedi 21 août 2004

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Musique

PROGRAMME

Artistes, participants aux divers ateliers, invités, professionnels et visiteurs, partenaires privés et publics, médias intéressés,..., sont autant de tesselles qui composent la mosaïque. Tous participent à structurer un espace ouvert de rencontres et de paix, de réflexion, de musique et de fête.

MERCREDI 18 AOUT (HORS FESTIVAL)
19h Marabout Sidi Ben Aïssa Musiques savantes et musiques informatiques, dialogue entre tradition et modernité - Table ronde de discussions ouverte au public
Comment la tradition et les héritages des maîtres peuvent s'enrichir d'une ouverture à la modernité, à sa complexité et à ses nouveaux outils en évolution permanente ? Les musiciens participants à la rencontre "quintet de ouds et machine" tentent de répondre à cette question par la pratique. Ils seront là pour témoigner avant de rendre compte de leur dialogue en ouverture de la soirée du 21 août (cf programme). A charge alors pour M. Mohamed Zine El Abidine, directeur de l'Institut Supérieur de Musique de Sousse et modérateur des discussions, de partir de ce rapport conflictuel, décalé ou complémentaire qu'entretiennent les musiques héritées et les outils technologiques, pour apporter l'éclairage de ses expériences et élargir la portée du débat.


JEUDI 19 AOUT
19h Marabout Sidi Ben Aïssa Duoud France
Mehdi Haddab et Smadj, enfants de l'effervescence musicale parisienne des années 90, ont choisi le oud par gourmandise assumée, sans crainte et sans complexes. Longtemps, le producteur orientalo-électronique et le membre-magicien d'Ekova ont assouvi leur soif de jouer dans l'intimité d'une fête entre amis. C'est avec la même simplicité qu'ils se sont décidés à enregistrer le fruit de leurs dérives méditerranéennes. Respectueusement insolents avec la tradition de l'instrument, alternant "classiques" arabes et compositions personnelles, chaleur de l'acoustique et saturation électronique, les deux amis participent adroitement à l'éclatement des frontières musicales et culturelles par un harmonieux partage des tâches entre oud et sources informatiques.

20h30 - Esplanade de l'amphithéâtre Atelier chant et rythme
Artisan du renouveau de la Hadhra de Tunis et entendu ailleurs dans le Eric Truffaz Ladyland, Mounir Troudi a cette voix qui chante et fait plus ; elle joue avec les silences, structure quand les lignes manquent ; une voix d'architecte. Avec Laurence Giorgi (groupe Evasion) et Tamara Calhoun, toutes 2 installées dans la nouvelle scène française et voyageuses des chants du monde, il présente le rendu de 5 jours de rencontres et de travail avec une vingtaine de participants. Un voyage musical des mondes soufis aux ailleurs.

21h30 - Esplanade de l'amphithéâtre Ifriga (Brahim Bahloul) Tunisie
Ifriga, c'est l'Afrique en tamasigh. Une Afrique des percussions ; un territoire de rythmes qui puise dans les racines des musiques sacrées de Tunisie et d'ailleurs, toujours dans les bordures du Grand Sahara. Des emprunts savamment orchestrés et liés en un spectacle musique et danse à découvrir, riche de recherches, plein de couleurs et d'étonnantes vibrations.

22h00 - Esplanade de l'amphithéâtre Naïli Algérie / France
L'heure est partout propice aux digestions des musiques ou des traditions héritées. Expressions urbaines, le hip-hop et les musiques électroniques savent faire. Sans se masquer, ils s'arment de technologie pour exprimer toutes les sensibilités, du malaise révolté aux joies simples. Dans son dernier album, "le Peuple orphelin", NAILI crée la discussion, la stimule avec justesse et lucidité. Fort d'une semaine de travail d'atelier, Naïli monte sur scène pour la seconde fois à El Jem.. La danse se mêle au spectacle et résonne sur les pierres de l'esplanade, sous le regard massif de la façade du Grand Amphithéâtre.

23h30 Marabout Sidi Ben Aïssa Duoud France
Le groupe et ses rencontres de la semaine viennent terminer la soirée en fête nocturne, dans un lieu où se rejoignent les puissances sacrées et le ciel d'El Jem.


VENDREDI 20 AOUT
19h Marabout Sidi Ben Aïssa Khaled Ben Yahia trio -Tunisie
Musicien étonnant de virtuosité et de liberté, Khaled Ben Yahia obtient son diplôme en musique arabe au Conservatoire National de Musique de Tunis, en juin 1987. De front, il suit les cours du maître Khaled Bassa et rejoint le groupe "El Fed El Arabi" pendant 5 ans, avant d'intégrer la "Rachidia" dirigée par Mohamed Saada. Valeureux héraut de la valorisation et de la préservation des répertoires de la musique arabo-andalouse, Khaled Ben Yahia va plus loin ; il s'amuse et ornemente, détourne les codes et embellit ses compositions d'ambiances empruntées au soufisme, de teintes jazzy et de soudaineté personnelle. Fidèle à la nature du Maquam, il revit les mélodies héritées à travers ses humeurs éphémères et les émotions du moment.

20h30 - Esplanade de l'amphithéâtre Percussions (Haïmak et Roger Raspail)
partenariat avec le festival Villes des Musiques du Monde / Office municipal de la jeunesse Aubervilliers
Né en Guadeloupe, le percussionniste Roger Raspail accompagne aujourd'hui les plus grands artistes en studio ou sur scène (Césaria Evora, Kassav, Sun Ra, Papa Wemba...). Maître de la percussion gwo-ka, spécialiste des musiques des Caraïbes, ce musicien chaleureux a créé son propre style qu'il se fait fort de transmettre. Depuis 3 ans, il encadre l'atelier permanent de percussions d'El Jem, structuré autour du groupe Haïmak. Les participants y développent autant la maîtrise des rythmes, qu'une forte capacité d'écoute : celle des autres, celle de l'instrument et de sa musicalité, celle du son à travers les techniques de la percussion.
21h30 - Esplanade de l'amphithéâtre Rageous Gratoons France
feat. Les Colombes (Tunisie)

Riche. Si le groupe n'y prétend pas, leur musique l'est. Riche de détours inédits, particularité de ces voyageurs permanents, curieux délibérés. La manoucherie de ces Bordelais issus de la vague alternative, est un vent d'Est chargé de folk, rock, musique cajun, ska, dub avec une énergie punk. Une fête aux couleurs tziganes sur les airs d'un violon déchaîné, du cymbalum ou de l'accordéon énervés. Le groupe tourne, navigue, et aborde El Jem en pleine effervescence pour une déambulation / concert aux forts relents de liberté...
Ils sont rejoints sur scène par les Colombes, invités permanents du festival, artisans incontournables des plus belles rencontres à El Jem.


23h00 - Esplanade de l'amphithéâtre El Bahth El Moussiki - Tunisie
Artisans-bâtisseurs d'un patrimoine "alternatif" de la musique tunisienne, artistes engagés, troubadours poètes, accompagnateurs au regard déterminé et plein d'espoir des grands changements politiques en Tunisie, utopistes lucides,..., le groupe de Recherche Musicale de Gabès revient sur scène après 10 années d'absence. Un retour mature, dans lequel chant et musique se restructurent avec complicité et enthousiasme, pour donner la parole à nouveau aux craintes et aux espoirs populaires.



SAMEDI 21 AOUT

19h Marabout Sidi Ben Aïssa Quintet ouds et machine Tunisie/France/Palestine

Quelques interprètes majeurs du oud en Tunisie, se mêlent pour s'interroger culturellement, pour questionner leurs réalités et leurs pratiques. Ils sont rejoints par un jeune luthiste palestinien et les 2 musiciens de Duoud avec leurs outils informatiques, pour une discussion entre exigences de la modernité et richesse des traditions. Un éclatement des frontières artistiques à suivre...


20h30 - Esplanade de l'amphithéâtre Spectacle Tarenteljem - Italie
A travers un travail riche de rencontres nombreuses, d'énergie et de talent, Teriaca / Taranta Power Bologne fait entrer en résonance les danses et musiques du Sud de l'Italie avec de larges pans du monde méditerranéen. Parti du mouvement tarentelle, émanation de la quête ancienne des transes propitiatoires, remède antique contre la piqûre de l'araignée tarentule, le spectacle Tarenteljem s'en détache dans une création contemporaine et moderne. Intégrant dans l'échange des participants tunisiens, italiens et français, le spectacle s'ouvre et mêle adroitement théâtre, chant, musique et danse.


21h30 Grand Amphithéâtre Nagouz (Mounir Troudi) Tunisie
Podium Création

Ce podium est l'issue et le prélude à l'accompagnement d'un artiste prometteur. Mounir Troudi cette année s'entoure du groupe Nagouz. Des artistes et un projet, à la croisée des influences soufies, jazz ou bédouines, à l'image de ce musicien étonnant, chanteur-architecte, à l'aise avec l'électro-jazz éthéré d'Eric Truffaz, autant que dans les compositions sacrées de la Hadhra de Tunis. Ce groupe neuf, présenté devant le public, les médias et les invités, doit bénéficier d'un intérêt particulier des réseaux internationaux pour son développement...


22h30 Grand Amphithéâtre Idir Algérie

Idir n'est célèbre que par accident. Un jour de 1973, Hamid Cheriet, étudiant en géologie et gratteur de guitare, remplace au micro de la radio algérienne celle qui devait chanter son texte et ne vient pas. Il s'invente un pseudonyme, par respect pour sa famille, et devient Idir (nom kabyle donné aux nouveaux-nés fragiles pour braver le destin). "Ersed a Yidès", cette ballade entonnée au débotté à la radio est devenue immédiatement un succès. Mais ce n'est rien à côté de ce que va susciter "A Vava inouva", titre enregistré sur la face B du même 45 tours. Parallèlement au succès grandissant d'Idir, les pressions exercées sur la culture kabyle poussent de nombreux intellectuels à l'exil. Idir s'installe alors en France où, à l'écart des paillettes du Show Biz, il enregistre plusieurs disques. Loin de sa patrie, ce grand défenseur de la culture berbère continue son combat magnifique dont les armes sont la poésie et la musique, un combat persévérant pour la Paix.


Artistes ayant déjà participé au festival lors des éditions précédentes :
Les Colombes, Sunset, Cross Music, Zied Melki, Les étoiles d'Afrique (Stambali), Mourad Memmi, Hosny (Good morning Babylone), Chedly Khomsi, Faouzi Chekili, Ismaël lo, Ajrass, Condor (Khaled Nemlaghi), Mamaafrica (Ahmed Mejri), Kaïs Ben Mabrouk, Najoua Ben Arfa, le Takht de Sfax, Fatche d'Eux, Mamdouh Bahri, Raksh, Eziz, Chiheb Nouri, Khaled Ayari, Ouled Boumekhlouf, Soap Kills, Viagem Samba, Cheikh Sidi Bémol et Zalamite, Karim Ziad, Michel Alibo et N'Guyen Le, Music Errouh, Meriam Laâbidi, Daftar Khanet, Amine et Hamza Mraihi, The Free Fly Quartet, Cheikh Salah Ouergli, Roger Raspail, Musicabrass, Ifrikya (Karim Ziad), Dupain, Eugenio Benato et Taranta Power, Evasion, Manu Théron, El Mansiette, Diwan de Biskra, Saraya, Le quatuor méditérannéen, Yadh Elyès, Mourad Sakli trio, Mouna Amari, Gnawa Diffusion


ATELIERS


Sept ateliers, ouverts à tous, se dérouleront la semaine précédent le festival (du mercredi 11 au samedi 21 août). Ils viendront enrichir les projets des acteurs socioculturels d'El Jem et multiplier les terrains de rencontres.
Contact : Ali Akrout, +216 73 632 343, akroutali@yahoo.fr



ü LES GRANDES PERSONNES
La compagnie des Grandes Personnes réalise de grandes marionnettes animées, pour des déambulations de rues. Il s'agit avec ces personnages animés de créer de la curiosité, d'accompagner la musique dans les rues, d'accompagner le festival dans les divers espaces investis. D'autres objets accompagnent les déambulations.


ü RADIO EL JEM
La Radio El Jem, atelier de reportage radio, se fixe comme objectif double de proposer à des amateurs encadrés par des professionnels, des outils de compréhension et de maîtrise des techniques radiophoniques, pour assurer dans la rencontre une couverture multimédia de la 5ème édition du festival DT21. Les équipes mobilisées d'un bord à l'autre de la Méditerranée s'armeront le temps de l'atelier pour : construire des éditos et articles, réaliser des interviews, assurer un lien avec les partenaires multimédias du festival, réaliser des émissions.


ü CRÉATION ÉLECTRO HIP-HOP
Naïli, musicien et rappeur algérien, était à El Jem en 2002, pour interroger le mouvement hip-hop en Tunisie, et faire se réunir certains de ses interprètes pour une semaine d'atelier. En 2004, à l'occasion de la sortie de son premier disque, sa proposition assemble le monde des musiques électroniques et du hip-hop (musique et danse), pour ouvrir à El Jem un espace de rencontre pour créer un spectacle sur l'esplanade de l'amphithéâtre.


ATELIER VIDEO
Il s'agit de mettre en place un atelier vidéo interculturel, accessible à de jeunes tunisiens, français ou autre, pour les initier aux techniques vidéo : rédaction d'un scénario, prise de vue, prise de son, montage. L'objectif est double :
Réaliser un documentaire sur certains aspects spécifiques liés à l'identité du festival Découvertes Tunisie 21 (15 minutes environ présenté à l'entracte de la soirée de clôture 21 août.
Réaliser des interviews et micro-trottoir pour le DVD promotionnel.


CHANTS ET RYTHMES
Proposé en co-encadrement à Laurence Giorgi, chanteuse du groupe Evasion, formation de femmes engagées, qui voyagent à travers tous les chants du monde, à Tamara Calhoun jeune artiste de la nouvelle scène française et à Mounir Troudi, chanteur porteur de la force des mondes soufis, cet atelier doit mobiliser une vingtaine de personnes, amateurs ou non, chanteurs et percussionnistes, avec l'objectif d'un spectacle de 20 minutes environ (1 morceau soufi
tunisien, 1 morceau corse et une création).


PERCUSSIONS
Il s'agit d'utiliser le rythme et les percussions pour favoriser la rencontre et le dialogue entre enfants d'horizons différents (français et tunisiens d'El Jem) Direction artistique : Roger Raspail, percussionniste professionnel engagé auprès du Conservatoire National de Région (Seine St-Denis) et de l'OMJA (Aubervilliers). Il travaille avec l'atelier permanent Haïmak, pour mobiliser des musiciens à El Jem et ailleurs et ouvrir le festival sur l'esplanade de l'amphithéâtre.


CREATION DANSE TARENTELJEM
L'école Taranta Power Bologne propose d'encadrer un atelier de création/ rencontre en partant des traditions du Sud de l'Italie. Les intervenants de l'école de Bologne et quelques-uns de leurs élèves viennent travailler une semaine d'atelier pour proposer un spectacle en clôture du festival. Cette création montée en appui sur le programme européen jeunesse, intéresse des musiciens et des danseurs, amateurs ou professionnels, qui interrogent leur identité dans la rencontre euro méditerranéenne.


PARTENAIRES


Placé naturellement sous l'égide du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Loisirs tunisien, le festival bénéficie également du soutien du Ministère du Tourisme, du Commerce et de l'Artisanat, du Commissariat Régional de la Culture, de la Jeunesse et des Loisirs de Mahdia, ainsi que du concours de la Municipalité d'El Jem et du Gouvernorat de Mahdia.


Parallèlement, le festival Découvertes Tunisie 21 entretient des liens étroits avec plus de 25 partenaires aux compétences diverses :

Coopération décentralisée : Ville d'El Jem, Ville de Romans

Médias : Radio Tunis Chaîne Internationale, Canal 21 et Canal 7 (Etablissement des Radios et Télévisions Tunisiennes), TV5, Mondomix, Planet-dz.

Coopération Technique : Advertising & Communication, société Extalys

Partenaires actifs : Institut Français de Coopération de Tunis (Ambassade de France en Tunisie), Festival de musique classique d'El Jem, Office Municipal de la Jeunesse d'Aubervilliers, festival Villes des musiques du monde, association Romans International, festival Les Suds à Arles, IRMA formations (Centre d'informations et de ressources sur les musiques actuelles).

Soutiens : Club Tahar Hadded, centre Ennejma Ezzahra, Tunisair,...

Partenaire Image : Metis Création (B. Desmares)
Un partenariat est en phase de rédaction avec "les films de l'arrosoir", pour une couverture multicaméras du festival et un échange de savoir-faire entre techniciens audiovisuels de France et de Tunisie.

Réseaux : membre du réseau Zone Franche (réseau des professionnels musiques du monde) depuis sa création, le festival est également en phase d'intégration, par l'intermédiaire du réseau Chaînon, au réseau AREA (réseau international de professionnels du spectacle vivant).


BIOGRAPHIES DES ARTISTES

EL BAHTH EL MOUSSIKI
LA CHANSON, UNE ARME CHARGEE DE FUTUR
Ils ont été pendant une dizaine d'années la voix de la chanson engagée, ou plutôt alternative comme il plaît à certains de la qualifier. Ils étaient cinq et ils étaient de Gabès, d'où le nom qu'ils ont choisi à leur groupe "La recherche musicale de Gabès".
Les longues années de mutisme et de profond silence n'ont pas nui à leur popularité auprès d'un certain public qui a accompagné leurs débuts.
Bien au contraire, cette longue absence n'a fait que consolider leur image dans la mémoire des nostalgiques et donner encore plus de ferveur à une jeunesse en crise d'idéal, à la recherche d'une chanson qui lui ressemblerait.
Le Théâtre municipal était ce soir-là archicomble. El Bahth El Moussiki a réussi, avec ce retour, à drainer une foule que même le festival de la musique tunisienne n'avait pas réussi à faire. Et le théâtre fêtait sur les notes de Nebras, et de Khemaïes, et avec la voix de Amel, la Journée de la terre, une initiative de la section de la jeunesse ouvrière de la femme et des associations de l'UGTT.
Ce retour, marqué par une grande émotion, aussi bien sur la scène que dans la salle, pourrait-il être l'objet d'une critique musicale ? Pourrait-il susciter chez les mélomanes une quelconque émotion artistique et musicale ?
D'où vient cet engouement chez les jeunes pour ce groupe de musique qui, contre vents et marées, a survécu à l'oubli ?
El Bahth El Moussiki aussi déterminé que naguère
Ce qui est sûr, c'est qu'ils étaient là, sur scène, accompagnés au violon, à la contrebasse, au violoncelle et aux percussions. Ils étaient présents pour découvrir ou plutôt pour redécouvrir leur nouveau public. Un public qui reprenait en chœur tout leur répertoire, formant une chorale spontanée qui s'imprégnait des souvenirs d'antan, d'un patrimoine particulier de la musique tunisienne.
La voix d'Amel Hamrouni qui déclinait ce mur du silence, sa complicité avec Nebras et Khemaïes, ses compagnons de route, et ce retour vers les plus grands succès du groupe, nous renvoient forcément à une autre attitude artistique, à un rapport à la scène et à la chanson qui installe, l'expérience du Groupe de la recherche musicale, dans une optique qui a fini par se perdre dans la chanson tunisienne : la chanson dite engagée ou alternative.
Dans la même lignée de Cheikh Imem, de Ahmed Foued Najm, de Marcel Khalifa et l'expérience du groupe El Mayadine, de Mohamed Bhar, de Khoumassi et bien d'autres formes de musiques engagées, "El Bahth El Moussiki" est aujourd'hui aussi déterminé qu'autrefois à assumer son rôle, et son retour à la chanson n'est qu'une preuve du désir de ce groupe de renouer avec son passé de chanteurs-musiciens troubadours. Ceux-là mêmes qui savaient si bien mettre sur pied... un poème de Adem Fethi, de Abdeljabar El Euch ou de Belgacem Yâacoub pour porter cette parole de poète dans l'univers musical proposé par le groupe. Un univers bercé par un lointain patrimoine du Sud, une musicalité profondément ancrée dans l'histoire et des notes aux rythmes binaires de la vie.
Une chanson pour ceux qui aspirent à un lendemain meilleur, une chanson contre l'oubli et les mémoires oublieuses, contre la médiocrité et le déni, telle est la devise qui oriente le retour d'"El Bahth El Moussiki".
Un retour qui semble ne pas s'arrêter à un patrimoine et à un succès déjà acquis, mais encore, et toujours, à la recherche du mot qui en dit long et à la phrase musicale qui vient du plus profond de l'être pour toucher l'universalité du sens de l'art.
Asma Drissi
IDIR
UNE VOIX D'OR

Auteur d'un des premiers succès world, Idir fait depuis les années 70 figure de représentant de la culture kabyle. Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet est né dans un village berbère de Haute-Kabykie, Aït Lahcène en 1949. Ce fils de paysan élevé chez les Jésuites, entreprend des études de géologie et se destine à une carrière dans l'industrie pétrolière. En 73, il remplace une vedette au pied levé sur Radio Alger et interprète une berceuse. Il enregistre ce titre, intitulé "A Vava inouva", en 45 tours avant de partir faire son service militaire.

Cette chanson kabyle avec juste voix et guitare figure comme le premier grand tube venu directement du Maghreb, bien avant le succès d'un Khaled ou d'un Mami. Il représente l'affirmation d'une certaine identité, le retour à des racines ancrées très profondément dans l'histoire de l'Algérie. Il sera traduit dans 7 langues. Après son service, Idir est contacté par la maison de disques Pathé Marconi. Il faut attendre 1976 pour que sorte un premier album sur lequel on retrouve également "I vava inouva". Après un certain succès, Idir écrit à nouveau et enregistre "Ay Arrac Negh" (A nos enfants), un album qui sort en 79.
Pour cet homme discret avec un look sérieux, il est difficile de se fondre dans le monde du show-biz et s'il aime composer, ce qu'il fait pour d'autres, les passages sur scène ne le satisfont que rarement. En conséquence, il s'éclipse environ une dizaine d'années tout en donnant quand même quelques récitals.
Sa carrière est relancée avec la sortie d'une compilation en 1991 de dix-sept chansons de ses deux premiers albums. Après un long procès contre son ancien producteur, Idir a eu la possibilité de réenregistrer ses titres comme le fameux "A vava inouva". Fort de cet appui discographique, il revient donc sur le devant de la scène et passe au New Morning à Paris du 7 au 9 février 92. Il reste le représentant de la communauté kabyle à qui on reconnaît maintenant un statut de précurseur de la world music.
L'année suivante, paraît chez Blue Silver un nouvel album "les Chasseurs de lumières" où il chante ses thèmes de prédilection, l'amour, le liberté et l'exil (qu'il connaît puisqu'il est installé dans la région parisienne depuis 1975). Il introduit à côté des derbouka, flûte et guitare acoustique, les synthés qui donnent une touche de modernité. On peut entendre aussi la voix d'Alan Stivell sur le duo "Isaltiyen". Idir donne ses chansons à écouter au public de l'Olympia à Paris les 26,27 et 28 juin 93.

Questions d'identité
Homme de conviction, Idir participe souvent à des concerts pour soutenir différentes causes. Le 22 juin 95, plus de 6000 personnes viennent applaudir le chanteur et son ami Khaled, initiateurs de l'association "l'Algérie la vie" qui les ont conviés à un concert pour la paix, la liberté et la tolérance. C'est un triomphe pour les deux artistes qui réunissent à cette occasion les communautés kabyles et arabophones. Idir participe aussi au concert hommage rendu à Matoub Lounes, chanteur kabyle assassiné en 98..
Le retour discographique d'Idir se fait avec "Identités" en 99, album hommage qui réunit de nombreux artistes de Manu Chao à Dan Ar Braz en passant par Maxime Le Forestier ou l'Ecossaise Karen Matheson pour un "A vava inouva 2", mais aussi Gnawa Diffusion, Zebda, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l'ONB. Idir rassemble ici ceux qui prônent l'ouverture culturelle ainsi que la reconnaissance des racines propres à chacun. En décembre, Idir a tout autant d'invités lors des deux soirées qu'il donne à l'Olympia. Autour de lui se succèdent Frédéric Galliano, le guitariste Thierry Robin et l'ONB.



Date de naissance : 1949
Lieu de naissance : Aït Lahcène (Algérie)
Nationalité : algérienne
Zone géographique : Afrique du nord
Qualité : Auteur Chanteur Compositeur
Langue chantée : Kabyle
Style musical : World Music

Renseignements / Lieu


Tunisie : Association Arts et Jeunesse El Jem Tel / fax : +216 73 632 343 mail : akroutali@yahoo.fr
France : Association Découvertes...21 Tel : 04 75 05 94 70 mail : yann.crespel@libertysurf.fr




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