SPLA : Portail de la diversité culturelle
Cultures-Vanuatu

Les états généraux des musiques du monde

Posé à travers le prisme de la diversité culturelle, et tout particulièrement musicale, le questionnement identitaire orientera l'architecture de ces deux journées de colloque.
  • Les états généraux des musiques du monde
Genre : Conférence internationale

Du jeudi 12 au vendredi 13 septembre 2013

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Musique, Histoire/société, Interculturel/migrations

Les États généraux des musiques du monde ont la volonté de rassembler une audience large et plurielle, autour de questionnements induits par la "mondialisation" et éclairés par l'expérience de la diversité musicale.
Acteurs des musiques du monde, artistes, universitaires et responsables institutionnels, se retrouveront à Marseille, à l'invitation de Zone Franche, le réseau des musiques du monde, pour partager leurs expériences, leurs connaissances et leurs regards sur les mutations culturelles contemporaines. Les musiques du monde se situent dans un fil ininterrompu d'invention permanente, née du frottement entre des imaginaires façonnés par les traditions, les voyages, les rencontres et l'expérimentation. Nous nous proposons de prendre appui sur la compréhension de cette fabrique d'art et de culture, pour dérouler le fil d'une réflexion citoyenne, qui ne se laisse ni dépasser, ni intimider par l'accélération de la mondialisation.

Programme

Jeudi 12 septembre
Après-midi plénière

14h00 : Accueil
14h30 : Mots de bienvenue

15h15 à 16h30 : Echos du monde

Artistes et professionnels sont invités à témoigner de l'actualité de leurs engagements et de leurs activités dans les contextes souvent conflictuels ou en crise de leurs pays. Leurs récits rendent possible une intimité avec leurs peuples, leurs vécus et leurs aspirations, qu'aucun média, aussi expert et honnête soit-il, ne peut nous faire approcher. Cette emprise directe, cet accueil de l'altérité, est le fondement même des musiques du monde. En faire le propos liminaire de nos Etats généraux est donc tout naturel.

17h00 à 19h00 : Diversité, communauté, identité : concert ou combat ?

Le champ des musiques du monde, construit sur une approche fraternelle de la "mondialisation", s'interroge aujourd'hui sur la possibilité d'un détournement de ses intentions initiales, détournement qui oscille entre marketing et instrumentalisation politique. L'histoire centralisatrice de notre République, unifiée autour d'une langue unique et de valeurs érigées en "lois naturelles" accouche d'un constat attristé, face à l'image que lui renvoie d'elle même une école productrice d'inégalités ; des banlieues et des campagnes matrices de relégation sociale ; une partition sociologique exacerbée ; etc. Les musiques ont toujours eu à véhiculer plus qu'elles -mêmes : marqueurs identitaires (hymnes nationaux ou régionaux), objet de censure (Maloya à la Réunion, Gwo-Ka en Guadeloupe, par exemple), objets de taxinomie sans fin ("moderne", orale, "nouvelle", "actuelle", "contemporaine", "world", populaire, urbaine, "savante"...), il faut souvent en défendre et protéger la part la plus indicible, indéfectiblement liée à notre humanité universelle. Dans ce jeu d'identités contemporaines multiples et en perpétuelle (re)négociation, les pratiques et les goûts musicaux ne se laissent pas saisir exclusivement dans des lectures identitaires qui nous assigneraient, sans émancipation possible, à des catégories qui penseraient et agiraient par delà notre volonté. Les Etats généraux souhaitent mettre en lumière l'actualité de ces questions à partir de l'expérience et de la connaissance des acteurs des musiques du monde.

"BANQUET REPUBLICAIN AU DOCK DES SUDS"

Vendredi 13 septembre

09h30 : accueil

10h00 à 12h00 : Ateliers

# Musiques du monde et territoires

Il est manifeste qu'en dix ans, sur le plan de la culture, les régions ont fait des pas de géants. La culture ayant souvent été avec la requalification urbaine un des outils les plus visibles de la promotion des territoires. Cela dans le cadre d'une concurrence nationale et européenne plus vive et d'une exigence citoyenne accrue. Une évolution qui s'est traduite par des augmentations de budgets, par une qualification des personnels, par la multiplication des équipements, par une prise en compte de la diversité. Et surtout par une attention nouvelle à la complémentarité des champs d'intervention. A l'évidence, les régions sont devenues des acteurs stratégiques dans les équilibres entre grosses villes et villes moyennes, pays et communes, zones urbaines et zones rurales. Elles jouent un rôle d'interface dans les procédures de collaborations qui mettent aux prises, élus, associations, acteurs culturels, sociétés civiles professionnelles. Dans ce panorama, les musiques du monde, fortes de leurs virtualités artistiques, citoyennes, mémorielles, éducatives, intergénérationnelles, sont apparues comme des ressources et des outils gros de promesses.

# Droits d'auteurs : un enjeu de développement culturel ?

La notion de "propriété intellectuelle" ne saurait s'imposer comme universelle, d'autant qu'à l'intérieur même de l'espace européen qui l'a produite et formalisée à partir du 18ème siècle, les écarts de conceptions juridiques entament toute approche globalisante. Néanmoins, l'organisation, à partir de la perception de "droits d'auteurs", au sens large, d'une rémunération à répartir entre les différents producteurs de la valeur (artistes, éditeurs, producteurs etc.) est devenue un élément structurant des politiques publiques de la culture. Les modèles de cette structuration, à préserver ou à inventer, sont aujourd'hui au centre de débats tant à l'échelle des Etats que des organisations européennes et internationales, dans un contexte de mutations profondes des usages et des pratiques culturels.

# Mobilité, visa : état des lieux et des débats

Un communiqué récent, en date du 25 mars 2013, annonçait la volonté conjointe des ministères français des Affaires étrangères et de l'Intérieur, d'améliorer le taux de délivrance des visas de circulation. Pour autant, nos frontières restent administrativement bien procédurières. A l'échelle européenne, l'espace Schengen a certes permis une circulation intra-européenne facilitée, mais au prix d'un contrôle accru aux points d'entrée. Pour les artistes et leurs producteurs, l'organisation de projets engageant des collaborations extra-européennes est vécue encore trop souvent comme une machine à décourager le dialogue interculturel. Des actions de playdoyer sont menées à l'échelle européenne, en complicité avec les acteurs nationaux de la mobilité artistique, elles appellent un engagement appuyé de toutes les responsabilités, en tout premier lieu politique.

12h00 à 13h00 : Restitution des Ateliers

déjeuner

Après-midi plénière

14h30 à 16h30 : Entre mémoire et oubli : transmettre

Au carrefour de ce qui est transmis et de ce qui advient dans la contemporanéité, des traditions et de l'irruption récente des cultures urbaines, les musiques du monde restent appariées à la grande famille des cultures orales. Celles-ci, majoritaires de par le monde, ont pu être partiellement contrariées par la fixation enregistrée. Mais c'est aussi cette présence, par le disque ou internet aujourd'hui, de ces musiques "d'ailleurs", qui a permis l'émergence d'une "catégorie" nouvelle, dite "musiques du monde". A l'heure de l'homo zappiens, que pouvons-nous, que devons-nous transmettre ? Envisagée comme passage de relais entre l'ancien et le jeune, entre le savant et l'ignorant, notre conception de la transmission ne peut faire l'économie d'une redéfinition, ouverte aux nouveaux paradigmes de la communication des jeunes générations, guidée par une éthique publique, soucieuse de transmettre la richesse des patrimoines culturels immatériels.

16h45 à 18h45 : Méditerranée, Francophonie : des espaces privilégiés pour une nouvelle diplomatie culturelle.

L'émergence affirmée de la société civile dans les échanges internationaux a amené un déplacement du centre de gravité de la diplomatie culturelle vers un pluralisme des acteurs de cette diplomatie. En écho aux constructions volontaristes nées prioritairement d'impératifs économiques, Méditerranée et Francophonie constituent des aires avant tout culturelles, façonnées par l'histoire des peuples, parfois conflictuelle voire violente, mais produisant des sentiments contemporains d'appartenance qui se défient de frontières plus administratives. Unifiés par une pratique longue des échanges, ces deux territoires communs, la mer et la langue, sont deux matrices par essence inaccessibles à toute appropriation et délimitation exclusives. A l'heure d'une "mondialisation" trop souvent envisagée à travers le prisme des organisations économiques, technocratiques, l'affirmation d'autres "aires de jeu" dans le monde répond à une nécessité démocratique, citoyenne. Plus encore, elles incarnent la réalité vive de communautés humaines scellées par leurs échanges multiples. A cet égard, les musiques du monde s'offrent à nous comme autant de reflets de ces circulations, à l'intérieur de l'histoire et de la géographie.

Renseignements / Lieu


Accès libre, inscription obligatoire et gratuite en ligne
eg2013.zonefranche.com/inscriptions




Partenaires

  • Alliance Française VANUATU
  • PACIFIC ARTS ALLIANCE
  • FURTHER ARTS

Avec le soutien de