Année de réalisation : 2015 Format : Moyen Durée : 53 (en minutes)
Depuis un siècle pour certaines, quelques décennies pour d'autres, et en-dehors de l'Ethiopie, de nombreuses communautés juives ont vu le jour en Afrique, par exemple au Nigeria, au Ghana, en Afrique du Sud et au Zilmbabwe, au Cameroun et en Ouganda, avec des histoires différentes mais ayant en commun le désir d'entrer dans le judaïsme et revendiquant, souvent, avoir été juifs par le passé. Le film est allé sur les traces d'une de ces communautés, au Cameroun, mais aussi en Israël et aux Etats-Unis, où des juifs noirs existent depuis plus d'un siècle.
"Dans le courant du XXème siècle, un grand nombre de groupes, dans différents pays d'Afrique subsaharienne (Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Ouganda, Cameroun, Mali, Côte d'Ivoire...) se sont "auto-convertis" et revendiquent une identité juive. Ces communautés respectent les pratiques cultuelles et les interdits alimentaires du judaïsme, qu'ils ont souvent appris via internet, ainsi que la culture juive (cuisine, musique, langue,etc.). Les leaders de plusieurs de ces communautés ont pu partir en Israël se former, étudier dans des yeshivas afin de devenir rabbins. On connaissait déjà, depuis la fin du XIXème siècle, l'existence de nombreux juifs noirs aux États Unis. Ils seraient aujourd'hui plus de 100.000 sur le continent nord-américain. Le film veut rendre compte de ce judaïsme noir, à travers une communautés africaine - celle du Cameroun, avec à sa tête Serge Etélé, que nous avons filmé lors de l'enseignement qu'il a suivi en yeshiva, à Efrat, l'été 2014. Nous avons ensuite suivi sa communauté, sur place au Cameroun, avant et pendant les fêtes de Pessah 2015. Ensuite, nous nous sommes entretenus avec le rabbin Cappers Funnye, cousin de Michelle Obama et leader de la communauté juive noire des États- Unis. Nous avons filmé, dans sa synagogue de Chicago, l'office du Shabbat et l' avons interrogé sur l'identité noire juive, en Amérique et en Afrique. Tout cela afin de tenter de mieux connaître ces différentes communautés, les raisons pour lesquelles elles ont choisi le judaïsme, leur revendication d'avoir été juifs dans des temps anciens, précoloniaux, leur manière, à la fois cultuelle et culturelle, d'aborder le judaïsme. Enfin, nous avons fait parlé des rabbins, des intellectuels juifs - Dov Maïmon, et les professeurs de la yeshiva, en Israël - afin de comprendre leurs réactions par rapport à l'existence de ces nouvelles identités juives à travers le monde. Face à cette émergence de plus en plus forte d'un judaïsme africain qu'ils revendiquent et qu'ils vivent dans leur quotidien, de manière très respectueuse des lois du judaïsme, se pose la question de l'acceptation du "judaïsme officiel" par rapport à ces communautés nouvelles venues de Juifs, à ces nouveaux Juifs en un mot. De nombreux Juifs à travers le monde se montrent aujourd'hui beaucoup moins respectueux de la religion, s'en éloignent. Peut-on être Juif, par choix, sans avoir hérité de cette appartenance, uniquement en se l'étant appropriée, en ayant étudié, seul ou au sein d'une communauté ?"
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