Dans le plus grand abattoir d'Alger, des hommes vivent et travaillent à huis-clos aux rythmes lancinants de leurs tâches et de leurs rêves. L'espoir, l'amertume, l'amour, le paradis et l'enfer, le football se racontent comme des mélodies de Chaabi et de Raï qui cadencent leur vie et leur monde.
Algérie / France - 2015 Documentaire, 1h40 min. DCP - 1,85 - 5.1 -
2015 | FID MARSEILLE 2015 France * GRAND PRIX DE LA COMPÉTITION FRANÇAISE * MENTION SPÉCIALE DU PRIX DU GROUPEMENT NATIONAL DES CINÉMAS DE RECHERCHE
MEILLEUR DOCUMENTAIRE INTERNATIONAL / 33è Festival du film de Turin
PRIX DOCUMENTAIRE SUR GRAND ÉCRAN / 35èè Festival international du film d'Amiens PRIX DE LA CRITIQUE
PRIX DU PUBLIC / 30è Festival international du film de Belfort
Olivier Barlet sur Tënk : "Un credo : penser que saisir des atmosphères, des lumières, des musiques et des paroles permettra de saisir un souffle, l'esprit du lieu, et que cet esprit nous parle de ce qu'est être ouvrier dans l'Algérie d'aujourd'hui. Tourner un tel film consiste donc à se mettre à l'écoute, avec pour espoir le surgissement du réel, comme l'extraordinaire scène du taureau où la vie s'infiltre sans prévenir. Un abattoir est un lieu de mort ("rendre l'esprit"), et donc interrogation de vie. Le travail documentaire est de laisser cette vie s'immiscer dans le plan, avec une caméra à juste distance, en focale fixe. Si le rouge est présent, ce n'est pas le sang mais la couleur de la vie. Les travailleurs, qui vient sur place, parlent avec légèreté de football, de musique et d'amour, de ces femmes absentes à l'écran mais omniprésentes dans les esprits. Une intimité se dévoile, un imaginaire se révèle. Ce n'est pas un film sur ces hommes mais un film avec eux. Comme le dit Amou, "je ne mens pas mais je ne tombe pas dans la vérité". Il n'y a ni solution ni affirmation, seulement des questions, un vertige au milieu des mille chemins du rond-point. Ce microcosme de solidarité ouvrière regroupe les composantes de l'Algérie de l'intérieur, avec les animosités et la diversité des cultures. C'est alors que les ciels nocturnes, les dominantes chromatiques, les jeux de lumières prennent tout leur sens et participent de la perception humaine de ce qui reste le drame d'un pays en huis-clos."
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